Le CASH de Nanterre lance son 1er AAP de recherche

Temps de lecture : 6 minutes
La Fondation Hospitalière Recherche Précarité Exclusion lance son premier AAP de recherche
Article publié le 12 Nov. 2021 Dernière mise à jour : 25 janvier 2022
Article publié le 12 Nov. 2021  <span class="post-modified-info">Dernière mise à jour : 25 janvier 2022</span>

Lancement

La Fondation Hospitalière pour la Recherche sur la Précarité et l’Exclusion sociale, portée par le Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers (CASH) de Nanterre – Hôpital Max Fourestier, a lancé ce mardi 9 novembre 2021 son premier appel à projets de recherche !

Contexte : les enjeux de la lutte contre la grande pauvreté

L’Insee a récemment dressé, à partir d’une définition originale de la grande pauvreté, un tableau de la situation en 2018 [1] :

« Environ 2 millions de personnes sont en situation de grande pauvreté en France. Parmi les personnes en situation de grande pauvreté vivant en logement ordinaire, en habitation mobile, ou sans domicile, 35 % sont des enfants, 7 % ont 65 ans et plus, 24 % sont dans les DOM. De plus, 79 000 personnes vivant en EHPAD ou autre établissement sanitaire et social et 86 000 habitants en cité universitaire ou foyer ont des revenus particulièrement faibles et sont donc susceptibles d’être en situation de grande pauvreté.
Pour les personnes vivant en logement ordinaire, la grande pauvreté est définie comme la combinaison de faibles revenus et de privations matérielles et sociales sévères. Leur niveau de vie médian est équivalent à 43 % de celui du reste de la population. […]
Les adultes en grande pauvreté sont deux fois plus nombreux que les autres à se considérer en mauvaise santé, et un tiers d’entre eux sont limités dans leur quotidien à cause de leur santé. […]
La grande pauvreté est souvent durable. Sur huit personnes en situation de grande pauvreté, seule une ne subit plus ni pauvreté monétaire, ni privation matérielle et sociale trois ans plus tard, cinq subissent l’une ou l’autre et deux demeurent en situation de grande pauvreté. »

Les inégalités dans l’accès aux soins restent marquées sur l’ensemble du territoire national, y compris en Île-de-France [2].

Enfin, la crise sanitaire a contribué à accentuer les inégalités sociales :

  • 1 million de Français auraient basculé dans la pauvreté depuis le début de l’épidémie de Covid-19 : chômage partiel, perte d’emploi, recours croissant à l’aide alimentaire sur tous les territoires…
  • 38 % des personnes aux revenus les plus faibles jugent que leur situation financière s’est dégradée [3].

Objectifs et thématique de cet appel à projets

La thématique générale proposée aux porteurs de projets, susceptibles d’être mis en place sur une durée de un à trois ans, est celle de la grande pauvreté et des actions contre la grande pauvreté. Cette thématique est orientée vers la connaissance des populations les plus directement confrontées aux situations de grande pauvreté, et notamment les implications pour ces populations sur leur état de santé ou leur accès aux soins, comme l’évaluation des politiques et actions mises en place contre la grande pauvreté.

La Fondation a plus particulièrement retenu les thèmes spécifiques de recherche suivants :

  • Indicateurs de la grande pauvreté : définition des indicateurs de pauvreté monétaire et des indicateurs non monétaires ; évaluation du système d’indicateurs ; comparaison avec les systèmes utilisés dans les autres pays européens ; approches des institutions internationales (OCDE, PNUD, Banque mondiale) notamment appliquées au cas français ; évaluation des actions mises en œuvre contre la grande pauvreté et recommandations.
  • Grande pauvreté et situations particulières des femmes et des enfants : féminisation de la grande pauvreté, cas des jeunes mères sans domicile, caractéristiques et profils sociodémographiques des enfants en situation de grande pauvreté, reproduction dans le temps des situations familiales de grande pauvreté…
  • Grande pauvreté et accès aux soins, à la prévention, au dépistage, à la vaccination : inégalités sociales de santé, accès à la CMUc et à l’ACS, cas des populations les plus vulnérables : sans-domicile, sans-papiers, mineurs isolés, femmes en grande précarité… Les conséquences de ces inégalités d’accès (psychologiques, discriminations, ressentis sur la qualité de vie) pourront être prises en compte.
  • Grande pauvreté et obstacles à l’accès aux droits, à l’information et à la communication : obstacles de la langue, illectronisme…

Une attention particulière sera accordée aux projets établissant une connexion entre la recherche et l’action : les porteurs de projets sont invités à établir une liaison avec un certain nombre d’acteurs, tels les collectivités territoriales, les associations et d’autres intervenants et acteurs de la lutte contre la pauvreté, sur des territoires qui peuvent aller du cadre local (notamment en lien avec les activités du CASH de Nanterre) au cadre national. Ceci n’exclut pas pour autant l’intérêt de la Fondation pour des travaux sur l’amélioration des indicateurs de la grande pauvreté, compte-tenu du constat partagé d’un manque de données, en particulier sur certaines populations dites « invisibles ».

Financement et éligibilité

Le financement de la Fondation ne pourra dépasser 30 000€, pour l’ensemble du projet, quelle qu’en soit sa durée (de 1 à 3 ans). La Fondation sera le financeur majoritaire du projet, ce qui n’exclut pas la possibilité de faire appel à des fonds complémentaires.

Cet AAP est ouvert à la France entière.

Informations et dépôts des dossiers de candidature

Toutes les informations et modalités de dépôts des dossiers de candidature sont consultables sur le site de la Fondation (https://aap.fondation-recherche-precarite.org/) et sur le Thésaurus des appels à projet du GIRCI EST.

Date de clôture : 07/01/2022 à 23h59.

Sources

[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/5371273?sommaire=5371304

[2] https://www.ors-idf.org/fileadmin/DataStorageKit/ORS/RapportsActivite/2020/rapport2020_v10juin.pdf

[3] https://presse.inserm.fr/premiers-resultats-des-enquetes-de-sante-publique-de-linserm-sur-la-covid-19-facteurs-de-risque-individuels-et-sociaux/41032/

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